Tous appelés

Je me réjouis de vous rejoindre bientôt pour faire Église avec vous. Le mot Église en grec renvoie au verbe appeler. Ainsi avant d’être une institution, l’Église est l’assemblée de celles et ceux qui se découvrent appelés. Appelés par Celui dont Jésus nous dit qu’il est notre père, et que donc il nous connaît et nous appelle par notre nom. Cette bonne nouvelle proclamée à chaque baptême s’adresse en vérité à chaque être humain. Chaque existence compte et a une valeur inestimable.

Je me réjouis car c’est ma raison d’être en tant que pasteur : être appelé par Celui qui me renouvelle toujours à nouveau sa confiance en m’envoyant au service des autres. Ce service a pris différentes formes au cours de mes trente années de ministère, selon les communautés où j’ai été appelé, tantôt rurales, tantôt urbaines, tantôt locales, tantôt régionales, tantôt centrées sur l’écoute de la parole, tantôt engagées au service des plus fragiles. Car l’Église a plusieurs visages et plusieurs couleurs, aussi variés que des paysages. Elle n’est pas uniforme mais plurielle, mais elle est fondée sur la même invitation de Celui qui appelle chacun-e à sortir de chez soi pour le suivre. Je me réjouis, car la vocation – autre mot synonyme d’appel – n’est pas le propre des pasteurs. Elle est adressée à chaque être humain d’où qu’il vienne et qu’il soit membre de notre paroisse ou pas. Toutes et tous sont appelés mais chacun.e pour un service particulier, selon ses désirs, son histoire, ses compétences. La difficulté qui est une joie en même temps, est d’apprendre à entendre cet appel. Derrière le vacarme du monde, il s’agit de discerner la parole qui murmure à chacun « Ne crains pas ! je te connais par ton nom et j’ai besoin de toi ! » Assurément, c’est la responsabilité de l’Église de relayer cet appel auprès de chaque personne, comme le propose la liturgie du baptême qui affirme « Tu es ici, dans cette église, chez toi, et même si tu venais à t’en séparer, ta place y resterait à jamais marquée ».

Christian Bouzy