Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

Cette année du 18 au 25 janvier se tenait la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Celle-ci avait lieu dans un contexte tout à fait particulier puisque 2025 correspond au 1700ème anniversaire du concile de Nicée,
premier concile œcuménique de la chrétienté, convoqué en 325 par l’empereur Constantin. Plusieurs évènements à Lyon ont permis aux chrétiens de toutes confessions de célébrer cet anniversaire lors de beaux moments de partage.
Avec une certaine solennité, indispensable en pareille occasion, un culte œcuménique célébré au temple du Quai Augagneur a marqué le début de ce temps consacré à l’unité. « Il y a 1700 ans déjà les chrétiens se sont heurtés à des difficultés de compréhension et d’expression de leurs convictions. » C’est avec ces mots que le pasteur Pierre Blanzat a ouvert cette cérémonie, rappelant ainsi que, dès les premiers temps de l’Église, l’unité a constitué un défi à relever.
Quel plaisir de voir ensuite entrer dans un grand temple rempli de fidèles pour les accueillir, les membres du Conseil d’Églises chrétiennes en France (CECEF), accompagnés du primat de l’Église arménienne et des membres du Comité des responsables des Églises de Lyon.
Et la cérémonie de continuer. Crois-tu cela ? Tel était le thème de cette semaine pour l’unité, admirablement introduit par le dialogue entre le Christ et Marthe qui précède la résurrection de Lazare (Jean 11), puis par
celui des apôtres et de Thomas qui révèle l’incrédulité de ce dernier quant à la résurrection du Christ. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! (Jean 20:29). Croire avec des conditions, c’est toujours ne pas croire. L’accueil de l’enseignement du Christ ne peut se faire sans rejeter l’indifférence, la méfiance et l’hostilité mutuelles. En dépassant ainsi les Églises pour croire sans condition. Jésus appelle ses disciples, et les fidèles à leur suite, à être la lumière du monde.
La lecture commentée par les membres du CECEF du symbole de Nicée a constitué la dernière partie de la cérémonie. Avec celle-ci, la ville de Lyon apporte une fois de plus sa contribution au mouvement œcuménique et à
l’unité des chrétiens. En 1274, le concile de Lyon visait déjà à réunir les Églises d’Orient et d’Occident. Lyon est aussi la ville natale du père Paul Couturier (1881 – 1953), promoteur de l’œcuménisme sans qui la semaine pour l’unité n’existerait pas.
Les frères Lumière font également partie des personnalités lyonnaises illustres, et c’est naturellement le septième art qui, ces 21, 23 et 25 janvier, a regroupé dans la salle patinée du cinéma Bellecombe plusieurs générations de chrétiens pour le 12ème Festival de films Regards Œcuméniques. L’authenticité des rideaux rouges (qu’on ne saurait trouver démodés) et des fauteuils (dont on oublie volontiers la légère raideur dans les premiers rangs) de ce cinéma de quartier remplit les cinéphiles de nostalgie en leur rappelant d’heureux souvenirs.
Des invités de circonstance ont ainsi pu présenter et commenter les quatre films projetés : le directeur des cinémas Lumière Flavien Poncet, le théologien Maarten van Beek, le révérend-père Orthodoxe Georgios Tsioulos et la professeure de lettres et d’analyse filmique Sabine de la Moissonnière.
Après la projection de Perfect days de Wim Wenders (prix du jury œcuménique 2023 à Cannes), les spectateurs ont pu voyager dans l’Italie du début du siècle dernier avec Piccolo Corpo de Laura Samani (2021), suivre la vie d’un prêtre orthodoxe jalousé par sa hiérarchie avec le film biographique L’homme de Dieu de Yelena Popovic (2021) puis admirer la résistance de jeunes étudiants allemands face à l’iniquité des autorités d’Allemagne de l’Est avec La révolution silencieuse de Lars Kraume.
Enfin, une soirée de louanges a regroupé près de 500 jeunes chrétiens à l’église Sainte Blandine en présence d’Olivier Pons, délégué par l’archevêque de Lyon à l’unité des chrétiens. Des louanges de styles variés, allant de chants orthodoxes traditionnels jusqu’à des musiques d’inspiration évangélique, ont alors résonné sous les voûtes de l’église dans un moment de communion fraternelle. Il faut espérer que les jeunes chrétiens de Lyon et de la région seront plus nombreux encore à participer à la Marche pour Jésus qui se déroulera le samedi 24 mai 2025. Tant il est vrai que pour qu’elle puisse devenir une réalité, l’unité des chrétiens doit pouvoir s’incarner en des évènements concrets.
Cette année, Lyon a de nouveau relevé le défi.
Arthur Desroche
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