Retour sur le Café débat: Pour une Communication Non Violente

Retour sur le Café débat: Pour une Communication Non Violente

Quand la CNV s’invite au sein de l’Eglise Protestante unie des Terreaux, elle suscite de nombreuses questions sur la relation humaine face à la violence, mais elle propose aussi quelques pistes pratiques pour promouvoir la bienveillance.
Un café débat sur ce thème a eu lieu le 5/10/2024, et a attiré une quarantaine de personnes. La séance animée par Christian Bouzy a été préparée et présentée par Olivier Durand-Evrard, Françoise Duyck, Laure Exertier et moi-même.
En première partie de la conférence nous avons exposé succinctement les bases historiques de la CNV : Elle est présentée habituellement comme un processus de communication nécessitant l’apprentissage d’une méthode. Son Fondateur Marshal Rosenberg psychologue américain né dans l’OHIO en 1934 et décédé en 2015 l’a toujours considérée comme un art de vivre qui vise à améliorer la qualité de nos relations. Dès l’enfance la question de la violence l’interpelle ayant été lui-même ciblé par des propos antisémites. Fortement inspiré par le parcours et le charisme de Mahatma Ghandi, Marshal Rosenberg va consacrer sa vie à tenter de répondre aux deux questions suivantes :
• Qu’est-ce qui permet à des personnes de cultiver la bienveillance ou de s’en éloigner ?
• Comment aider le plus grand nombre de personnes à cultiver cette bienveillance ?
Il est persuadé que nous sommes naturellement bienveillants et que la violence se construit à partir des normes et des conditionnements de notre environnement.

Après une présentation des fondements de la CNV que nous pouvons résumer ainsi : Observer un comportement concret qui affecte notre bien-être, réagir à ce comportement par un sentiment, cerner les besoins ou
valeurs qui ont éveillé ce sentiment et demander à l’autre des actions concrètes qui contribueront à notre bien-être.
Il nous a semblé intéressant de partager notre expérience personnelle de la CNV. Voici un résumé de nos interventions individuelles:

Olivier Durand-Evrard
« Je suis venu à la CNV à cause de la violence. La violence que je subissais au travail, la violence vécue dans mon enfance. Une violence que je ne voulais pas transmettre à mes enfants.
La CNV m’a redonné le pouvoir dans ma vie. Les autres ne sont pas responsables de mon comportement et de mes réactions.
L’auto-empathie me permet d’accueillir ce que je vis et dans bien des cas d’être indulgent et compréhensif envers mes propres limites et celles des autres. J’essaie d’être honnête avec ce que je vis pour me montrer honnête avec les autres.
Enfin la CNV m’a reconnecté avec un besoin fondamental qui était celui de la spiritualité et m’a incité à pousser les portes du Temple un samedi de 2016. Une des plus belles décisions de ma vie »

Françoise Duyck
« A travers nos témoignages, je me suis rendu compte des raisons et des expériences de vie différentes qui nous ont amenés à nous intéresser à la communication non violente et à tenter de la mettre en œuvre dans nos
relations avec les autres.
Les accords toltèques me rappellent ce qui est essentiel pour une relation saine, respectueuse et bienveillante avec moi-même et avec autrui :
1/Que votre parole soit impeccable
2/Quoiqu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle
3/Ne faites pas de suppositions
4/Faites toujours de votre mieux »

Laure Exertier
« Mon intérêt pour la CNV a pour origine la pratique et l’enseignement du yoga. Le yoga est considéré comme « un corps à huit membres » dont le premier est « la relation aux autres ». La première des cinq conditions nécessaires à l’essor de cette relation est la bienveillance ou non-violence.
Apres une formation très riche, la pratique de la CNV m’oriente vers plus de respect de moi-même comme des autres. Ce qui me retourne vers « aimer son prochain comme soi-même » direction spirituelle et méditative infinie.»

Pour ma part :
Des blessures émotionnelles de mon passé m’ont amenée à prendre soin de moi par la thérapie. L’approche systémique m’a fait connaître la CNV.
La communication non violente m’a fait découvrir l’importance de l’auto-empathie étape souvent court-circuitée et pourtant indispensable pour se relier au cœur du vivant en nous-même et ainsi comprendre et écouter l’autre.
Sur le plan spirituel la CNV a joué un rôle fondamental dans l’émergence de ma foi chrétienne dans sa dimension corporelle.
En conclusion la CNV est un moyen parmi d’autres pour vivre et partager la grâce de Dieu dans la relation avec nos prochains en référence avec ce que Marshal Rosenberg a nommé :
« L’Energie Divine d’Amour »
Citation que je place en écho avec la métaphore du «Royaume des cieux» citée par Jésus-Christ de nombreuses fois dans l’Evangile.
L’essentiel est de trouver une médiation qui nous connecte à autrui dans la bienveillance au cœur de notre humanité.
Les voies d’accès à la non-violence sont variées, chacun de nous peut trouver celle qui lui convient; le yoga ou les accords toltèques en font partie mais on peut citer aussi la méditation, la sophrologie et le débat reste ouvert à l’infini.

Céliane Elguizani

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