Pâques, une semence qui produit du fruit en abondance

Lors d’une retraite spirituelle avec des trentenaires de notre paroisse, nous nous sommes interrogés sur ce que signifie espérer. L’espérance est un thème central dans la bible. Pensez à cette prière de l’apôtre Paul : « que le Dieu de l’espérance vous comble de joie et de paix dans la foi afin que vous débordiez d’espérance, par la puissance de l’Esprit Saint ! » (Romains 15 v 13)
Cependant, l’actualité de notre monde est plutôt anxiogène, et nous sommes enclins à nous décourager. Les guerres qui déciment des populations entières, l’arrivée de pouvoirs violents et autoritaires, les famines et les catastrophes humanitaires ici et là. Les renoncements dans la lutte contre le réchauffement climatique… A moins de se fermer les yeux, ou de rêver d’un monde idéal, comment vivre dans l’espérance ?
Espérer, ce n’est pas vivre dans le déni ou se bercer d’illusion. Espérer, ce n’est pas se forcer à voir « le verre à moitié plein, plutôt que le verre à moitié vide ». Si j’en crois les évangiles, espérer, c’est croire en une Parole qui ressemble à une semence jetée en terre pour produire du fruit en abondance (Marc 4). C’est l’histoire d’un semeur si aimant et si généreux qu’il ne calcule pas la dépense et qu’il sème à tout vent et sur tous les terrains. Ce semeur peut nous faire penser à Dieu. C’est aussi l’histoire de terrains tantôt hostiles à toute germination, tantôt disponibles et accueillant la semence en eux. Ces terrains nous renvoient à nous-mêmes et notre disponibilité spirituelle.
La semence, c’est la Parole créatrice de vie. C’est Jésus-Christ en particulier, par ses enseignements, sa présence auprès des affligés et des exclus, sa mort et sa résurrection.
L’évangile de Jean associe plus étroitement encore l’image de la semence à l’évènement de Pâques, c’est à dire à la mort et la résurrection de Jésus-Christ, avec ces mots: « si le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il
demeure seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jean 17v 24)
Pour parler de l’espérance, Jésus a recours à l’expression « règne de Dieu ». Et pour évoquer le règne de Dieu, impossible de donner une définition. Impossible de circonscrire l’évènement dans un lieu ou un moment précis ! Car c’est une dynamique qui nous dépasse, mais c’est aussi une parole qui nous rend acteurs et qui appelle notre coopération ici et maintenant. Et pour exprimer, cela, Jésus raconte une succession de paraboles, comme si une seule ne suffisait pas. Autant de paraboles qui sont là pour déverrouiller les portes fermées de l’avenir, et ouvrir des possibles dans nos impossibles.
Pasteur Christian BOUZY
Recommended Posts

Noël, une espérance possible
décembre 09, 2024

Grandir en Christ
septembre 16, 2024

Pourquoi célébrer la mort du Christ ?
avril 05, 2024