Culte audio du matin de Pâques
Écoutez la version audio du culte :
Chers amis,
Nous voici à nouveau réunis, malgré les murs et les distances qui nous séparent pour ce temps de recueillement, loin des yeux mais près du cœur.
Je vous espère en bonne santé, vous et vos proches et je pense aux malades qui se sont signalés ou que l’on m’a signalés ; a ceux qui sont en deuil, a ceux qui vivent très difficilement ce temps de confinement.
Dans ce temps d’incertitude, de remise en question et de doute, nous voulons, cette année encore, prendre du temps pour relire les Écritures, prier chanter et célébrer Pâques : le passage du Christ présent dans le monde et dans notre vie. Présence mystérieuse, mais présence encourageante dans les turbulences que traverse notre monde.
Salutation
La grâce et la paix vous sont données de la part de Celui qui est, qui était, et qui vient, le tout puissant, et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier né d’entre les morts, le prince des rois de la terre.
Proclamation de Pâques
Christ est Ressuscité !
Il est vraiment ressuscité. Alléluia !
Je suis le premier, et le dernier, le vivant, dit le Seigneur.
J’étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts. Alléluia
Prière
Seigneur, lorsque nous pensons à notre vie, nous sommes bien obligés de reconnaître que nous ne sommes pas des héros de la foi.
Pourtant, tu veux bien te servir de nous et tu veux bien que nous soyons tes ambassadeurs à la rencontre de nos frères et sœurs en humanité.
Comme ton Christ est apparu à Marie de Magdala, qui, en allant l’annoncer aux autres est devenue apôtre ; comme il s’est manifesté à deux disciples en route vers Emmaüs, et qui sont allés le dire aux autres ; comme il est apparu aux onze qu’il a fini par envoyer dans le monde entier, nous nous sentons toujours porteurs de ce message à partager.
Accorde-nous maintenant de recevoir et d’écouter ta parole dans la foi ; et réveille, en nous, la conviction que la rencontre avec le ressuscité est possible et que le vivant vient nous entraîner dans ton mouvement d’amour vers tout homme. Amen
Évangile selon Jean, 20 : 1 à 18
1 Le premier jour de la semaine, à l’aube, alors qu’il faisait encore sombre, Marie de Magdala se rend au tombeau et voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court, rejoint Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l’a mis. » Alors Pierre sortit, ainsi que l’autre disciple, et ils allèrent au tombeau.
4 Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
5 Il se penche et voit les bandelettes qui étaient posées là. Toutefois il n’entra pas. Arrive, à son tour, Simon-Pierre qui le suivait ; il entre dans le tombeau et considère les bandelettes posées là et le linge qui avait recouvert la tête ; celui-ci n’avait pas été déposé avec les bandelettes, mais il était roulé à part, dans un autre endroit.
8 C’est alors que l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut.
9 En effet, ils n’avaient pas encore compris l’Écriture selon laquelle Jésus devait se relever d’entre les morts.
10 Après quoi, les disciples s’en retournèrent chez eux.
11 Marie était restée dehors, près du tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant elle se penche vers le tombeau et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit même où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds.
13 « Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis. »
14 Tout en parlant, elle se retourne et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui.
15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? » Mais elle, croyant qu’elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. »
16 Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » – ce qui signifie maître.
17 Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. »
18 Marie de Magdala vint donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. »
Source : https://lire.la-bible.net/verset/Jean/20/1/TOB
Prédication
Regardez-la courir, toute essoufflée, Marie de Magdala.
Elle file chez Simon-Pierre, pour lui dire, dans sa peur et dans sa panique : « On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. »
C’est, dit Jean, le premier jour de la semaine alors qu’il fait encore sombre.
Ce 1e jour de la semaine, dans la symbolique de l’évangile de Jean, nous rappelle aussi le 1er jour de la création.
Ce jour, où il suffit à Dieu, de dire : lumière, pour que la lumière soit.
Mais à l’heure qu’il est, Marie de Magdala, Pierre et Jean, n’y voient pas encore très clair et commencent seulement à en perdre leur savoir : « Nous ne savons pas, où on l’a mis », dit-elle !
Mais qui donc, est ce « on », qui se mêle toujours de ce qui ne le regarde pas ?
Qui est ce « on » ? toujours grand fautif, de ce qui nous arrive…
En effet, l’habitude, veut que les morts restent dans les tombeaux.
Oui, l’ordre des choses, veut que les tombes gardent les morts, comme le coffre doit garder l’argent, comme la photo garde l’image, et comme la mémoire garde le souvenir…
On a enlevé le Seigneur du tombeau…
Pour Marie de Magdala, ce tombeau vide, est générateur de panique et de peur… et on la comprend.
Marie court, parce que ce vide lui est insupportable et parce que l’idée de la résurrection ne l’effleure même pas !
Et pour conserver « son Jésus », on a l’impression, que Marie de Magdala, serait même prête, à le reconduire au tombeau.
Ainsi, il serait bien à elle, « son Jésus », ici, sous la pierre, mort ; mais bien à elle…
Marie gère son deuil comme elle peut et a certainement, encore besoin de cette dépouille.
Chaque chose à sa place :
Les morts au tombeau et les vivants dans la vie sur la terre…
Et le nôtre de Christ, où est-il ?
Bien au frais, dans les tombeaux de nos catéchismes ?
Ou, bien vivant, dans notre vie présente ?
C’est là, la grande question de Pâques : Où est-il ? pour nous aussi…
Marie est prête à crier au voleur, pour ce Jésus qui n’est plus au tombeau. Mais, ne lui jetons pas la pierre.
En effet, « nos Jésus » aussi, ont quelque fois, la rigidité des morts, quand nous les conservons comme des reliques :
Qui n’a jamais dit : « Jésus est ainsi et pas autrement »…
Ou « ma religion, c’est cela ; et pas autre chose… »
Oui, combien de nos schémas doctrinaux, et de nos idéologies dogmatiques, ne sont finalement que des tombeaux devant lesquels, nous sommes les 1e à crier : « au voleur », parce que le Jésus, que nous avions déposé là, a osé s’enfuir, ou parce qu’il est autre que nous l’imaginons.
De même, qui n’est pas prêt à crier au voleur, quand il a le sentiment, que l’Église lui change la religion de son enfance ?
Qui ne crie pas « au voleur !», quand le temps va plus vite qu’il ne se l’était imaginé :
« On m’a pris mon temps, mon bon vieux temps… mes bonnes habitudes… »
Mais la résurrection, justement, n’est pas de l’ordre des habitudes, et encore moins de l’ordre de l’immuable…
Au contraire, la résurrection nous oblige à sortir des « cercueils de nos habitudes », pour accueillir l’imprévu tout autant que l’inimaginable.
En effet, la terre ne garde pas la semence, mais la produit ; comme le ventre de la mère ne garde pas l’enfant, mais le fait naître.
Et le tombeau de Jésus, ne le garde pas, mais fait naître le « Christ Ressuscité », présent au monde jusqu’à la fin des temps…
Ainsi, la dépouille de Jésus, à peine disparue, et c’est déjà le Christ qui m’attend le long de mon chemin… la vie qui reprend.
Mais saurais-je l’accueillir dans ma vie, ici et maintenant ?
Saurais-je le reconnaître ?
Saurais-je emboîter mes pas dans les siens…c’est-à-dire vivre de sa parole ! C’est là aussi une des grandes questions de Pâques !
En d’autre terme, le Christ Ressuscité, m’aide-t-il à vivre mon aujourd’hui ?
A surmonter mes peines, à avancer dans la vie avec confiance.
A accepter que ma vie ou celle de mes enfants ne se passe pas forcément comme je l’avais imaginé…
Dans notre récit de l’évangile, Marie ne voit pas encore tout cela. Elle n’imagine même pas la résurrection.
Elle est dans sa peine, dans son deuil, dans sa peur. Le vide du tombeau prend toute la place ; et rien ne semble pouvoir être assez fort, pour la tirer de sa douleur et la faire basculer dans la joie de la résurrection.
Rien n’est assez fort, sauf peut être, une parole !!!
En effet, elle ne voit rien, ou plutôt, ne reconnaît pas son Seigneur devant la tombe, mais un mot, plus exactement, une parole, vient soudain, la ramener à elle-même, et en même temps, à son Sauveur, qu’elle croyait perdu et mort à jamais.
Cette parole : c’est son nom, tout simplement prononcé :
« Marie » dit l’homme… Alors dit l’évangile, elle se retourna, et lui dit en hébreux « Rabouni », ce qui veut dire maître, mon maître.
Il faut ainsi, que Jésus l’appelle par son nom, pour qu’elle le reconnaisse « vivant et ressuscité. »
Et certainement qu’ à cet instant lui revient en mémoire en mémoire, cette parole que Jésus avait prononcé autrefois : « Les brebis qui lui appartiennent, le berger les appelle chacune par son nom, et il les emmène dehors »
Réminiscence lointaine, d’une parole qui maintenant, prend tout son sens et qui vient sortir Marie de sa tristesse et de son incompréhension.
« Le berger les appelle chacune par son nom » et Marie est la première des brebis à sortir de l’enclos.
L’expérience de Marie devant le tombeau vide, aussi lointaine soit-elle, de nos préoccupations, est pourtant, aussi, un peu la nôtre… Je veux dire l’expérience de chaque chrétien…
En effet, il n’est pas plus évident pour nous, qu’il ne l’a été pour Marie de Magdala, de croire en la résurrection de Jésus.
Et la prédication de Pâques, même la plus convaincue, n’apportera jamais une preuve de la résurrection….
Mais, pour que Marie passe du désespoir à la grande joie, de la résurrection, il faut qu’au matin de Pâques, le Seigneur l’appelle par son nom.
De même, pour que le chrétien du 21e siècle, passe lui aussi, de l’incertitude de la foi, à la joie de la résurrection, il faut aussi, je crois, qu’il sache que le Christ l’appelle par son nom.
Comme il le fait au jour de notre baptême ou de notre confirmation.
Jésus passe dans notre vie, et nous appelle par notre nom.
La fête juive de la Pâque : En hébreux « Pessah », qui signifie le « passage » rappelait la traversée de la mer rouge et donc le passage de l’esclavage vers la liberté.
Et notre Pâques célèbre ce passage du Christ ressuscité dans notre vie ; lui qui nous appelle à sa suite.
Et chaque baptême aujourd’hui, dit encore, cette expérience de l’appel.
« Je suis chrétien » parce que le Ressuscité m’appelle à sa suite et que j’entends le suivre… ou en tout cas essayer de le suivre.
Il n’y a bien sûr, pas qu’une seule manière de répondre à cet appel. Chaque chrétien vit au bénéfice d’une grâce qui lui est propre, et qui l’engage sur le chemin qui est le sien, et dans les expériences qui sont les siennes.
C’est l’affaire de toute une vie de donner sens à cet appel comme de donner sens à son propre baptême…
Le message de la résurrection n’a de sens, que s’il est encore, force de vie pour nous aujourd’hui.
La résurrection est surtout, dynamique de vie pour l’Église ; et pour nous : invitation à ne pas rester repliés sur nous-même, ou prostré dans les tombeaux de nos échecs ou de nos déceptions, ou encore de nos épreuves.
Le réformateur Luther, raconte, que lorsqu’il se sentait assailli par l’épreuve, ou par les difficultés, ou quand il sentait qu’il n’allait pas pouvoir faire face aux difficultés qu’il traversait, avait coutume de s’écrier en lui-même : « je suis baptisé » et cette affirmation, raconte-il, l’aidait à faire face !
Ainsi, par ce rappel, : « je suis baptisé », il réactualisait pour lui, le fait que Dieu l’avait appelé par son nom. Comme Marie devant le tombeau et qu’Il ne l’abandonnerait pas.
« Je suis baptisé », c’est donc que le Christ est là, qu’Il m’appelle, m’accompagne et n’oublie aucun des siens…
Évidemment, il n’est pas facile de parler de la Résurrection et de la joie de Pâques dans ce temps d’épidémie où la mort rôde un peu partout dans notre monde.
Tous, nous partageons une même angoisse et nous heurtons à l’absurdité de ces morts en cascade…
Mais si chaque année, nous célébrons Pâques, c’est aussi pour affirmer et pour nous rappeler que le message de la résurrection, nous invite toujours, à quitter nos logiques de mort et de désespérance, pour croire, qu’au plus profond de nos passions, c’est à dire de nos souffrances, les forces de vie peuvent ressurgir comme un printemps, comme une nouvelle création, dit l’évangile de Jean…
En d’autres termes, nous ne pouvons pas, baisser les bras devant la désespérance, parce que nous croyons que la résurrection, nous appelle à la vie et à l’espérance.
Malgré nos peines et l’absurdité des situations que nous traversons, en ce moment, la bonne nouvelle de Pâques veut annoncer la victoire de la vie sur les décombres de nos peurs, de nos souffrances, de nos épreuves, ou de nos peines.
Oui, dans cette vie de chaque jour, bien sombre, en ce moment, nous croyons, que la lumière peut toujours ressurgir.
Ne ne pas se laisser entamer par la désespérance, c’est déjà, pour moi, croire en la résurrection. Amen
Prière
Seigneur, nous sommes aujourd’hui les témoins de la résurrection.
Permets que notre joie guide notre route pour dire au monde que tu es vivant.
Sois avec nous quand nous apportons cette espérance à ceux qui sont dans la douleur. Sois avec nous, quand nous disons ce bonheur à ceux qui ne le partagent pas. Sois avec nous, quand nous proclamons cette bonne nouvelle à ceux qui sont dans le doute.
Par ta résurrection, nous le savons, la vie éternelle est un long chemin qui commence dès maintenant dans la foi.
Dans cette joie du matin de Pâques, nous voulons te confier notre monde, les malades, les mourants, tous ceux qui sont dans le deuil, les personnels soignants, et tous ceux qui travaillent, pour que notre pays fonctionne.
Nous te prions pour les chrétiens persécutés, et tous ceux qui sont mal traités pour cause de religion et d’opinion.
Nous te confions, les réfugiés et les sans-abris, et tous ceux qui sont engagés dans des réseaux d’entraide. Avec eux, nous voulons être habités par cette joie imprenable de la foi, qui nous parle de la vie plus forte que toutes les puissances du mal et de la mort.
Permets que la bonne nouvelle de ta résurrection soit, en nous, comme la graine qui germe et porte du fruit en abondance.
Chacun dans nos maisons, mais unis dans la foi, nous te disons :
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal,
car c’est à toi qu’appartiennent
le règne, la puissance et la gloire,
aux siècles des siècles. Amen
Paroles d’envoi et de bénédiction
Le Christ Ressuscité est avec vous et avec les vôtres, tous les jours, jusqu’à la fin des temps.
Dieu vous bénit et vous garde. Il vous accompagne.
Fraternels et rayonnants, demeurons dans la joie de la résurrection !
Culte enregistré dans les studios du Bon Pasteur, 69001 Lyon.
Joyeuses Pâques dans la confiance la patience et l’espérance
Recommended Posts
Catéchèse, culte des familles
octobre 28, 2024
Les Café-débats du Temple des Terreaux
septembre 20, 2024
Le mot du trésorier
septembre 18, 2024
Comments
Comments are closed.
Merci pour ce très beau Culte et pour l’accompagnement musical de Céline.
Merci pour cette parole d’espoir qui m’a beaucoup touchée.
Très bonne Pâques à vous tous.
Fraternellement.
Merci pour ce culte.Bon dimanche à tous
Merci beaucoup pour ce culte. Merci surtout pour le courrier de chaque jour . Il m’aide à passer chaque journée de façon plus sereine.
Je vous souhaite à tous une belle fête de Pâques.
Merci pour cette prédiction qui amène à réfléchir…même à des milliers de kilomètres! Joyeuse fête de Pâques!
Salut Gérard,
C’est donc toi qui te connectes depuis le Canada ?
Joyeuses Pâques, bises.
Céline