Culte audio du dimanche des Rameaux
Écoutez la version audio du culte :
Chers amis,
Je suis heureux de venir à votre rencontre, loin des yeux, mais près du cœur pour ce message du dimanche des Rameaux 2020.
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux.
Tressaille d’allégresse, peuple de Dieu,
Pousse des cris de joie, Jérusalem.
Voici, ton roi vient à toi.
Il est le juge et le sauveur,
Humble et monté sur un ânon,
Il détruira les armes de guerre,
Il annoncera la paix aux nations.
Il dominera d’une mer à l’autre
Et jusqu’aux extrémités de la terre.
La paix soit avec vous.
Venez et entrez dans le cortège, mondial, mais confiné qui accueille le roi pacifique.
Texte biblique : Évangile selon Matthieu, Chapitre 21
1 Lorsqu’ils approchèrent de Jérusalem et arrivèrent près de Bethphagé, au mont des Oliviers, alors Jésus envoya deux disciples 2 en leur disant : « Allez au village qui est devant vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et un ânon avec elle ; détachez-la et amenez-les-moi.
3 Et si quelqu’un vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”, et il les laissera aller tout de suite. »
4 Cela est arrivé pour que s’accomplisse ce qu’a dit le prophète :
5 Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, humble et monté sur une ânesse et sur un ânon, le petit d’une bête de somme. 6 Les disciples s’en allèrent et, comme Jésus le leur avait prescrit, 7 ils amenèrent l’ânesse et l’ânon ; puis ils disposèrent sur eux leurs vêtements, et Jésus s’assit dessus.
8 Le peuple, en foule, étendit ses vêtements sur la route ; certains coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.
9 Les foules qui marchaient devant lui et celles qui le suivaient, criaient : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
10 Quand Jésus entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi : « Qui est-ce ? » disait-on ; 11 et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »
Source : https://lire.la-bible.net/verset/Matthieu/21/1/TOB
Prédication
Éloignés les uns des autres, mais proches dans la foi et l’espérance, me voici à nouveau à votre rencontre pour commenter les Écritures.
Il va sans dire que je vous espère en bonne santé, vous et vos proches et que je pense aussi aux malades qui se sont signalés ou qui m’ont été signalés et que nous pouvons porter dans la prière.
Malgré le confinement la vie continue, différemment certes, mais je suis heureux de pouvoir maintenir avec tous ceux qui le peuvent ce lien dominical. Je pense aussi, particulièrement, à tous ceux qui n’ont pas internet et qui sont plus isolés encore.
N’oublions pas de nous téléphoner les et les autres, car ces liens fraternels sont importants.
Mais revenons à notre récit biblique.
Nous en rêvons tous de cette foule compacte dans les rues de Jérusalem, nous qui en sommes à notre 3e semaine de confinement :
Ici, à Jérusalem, c’est une fête improvisée où chacun fait ce qu’il peut avec les moyens du bord.
Les uns coupent des branches pour les mettre sur le chemin tandis que d’autres étalent leurs vêtements pour parfaire ce tapis d’honneur.
Et la foule chante et crie « Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur… » Hosanna, c’est-à-dire « donne le salut ».
Enfin, cette foule s’interroge aussi : Qui est cet homme qui entre, ainsi, dans Jérusalem ?
Improvisation, enthousiasme, questionnement, c’est finalement une drôle de manifestation royale qui ne manque pas d’interroger, aussi, les lecteurs de l’évangile que nous sommes.
Comment et pourquoi pareil enthousiasme quelques jours avant la passion de Jésus… C’est un mystère !
Mais, plutôt que de m’intéresser à cette foule nombreuse dont je ne sais pas vraiment qui la compose, j’aimerais m’intéresser ce matin à un autre acteur de cette histoire, à savoir ce petit âne réquisitionné par Jésus.
Déjà, nous savons que dans la bible, l’âne est un symbole messianique.
Le cheval était réservé pour les guerriers et les rois ordinaires, tandis que selon les prophètes, le Messie, prince de la paix, ne pouvait être monté que sur un ânon, le petit d’une ânesse.
Mais pourquoi un âne ?
Sur un cheval, les rois païens se tenaient bien droits, tandis que, sur un âne, le roi d’Israël avançait courbé, pour bien montrer à son peuple, que même le roi, doit rester courbé devant Dieu. Et puis, l’âne est réputé plus pacifique que le cheval…
Mais, plus encore, j’aime imaginer que l’âne monté par Jésus est une image de l’Église : le rôle de l’Église étant bien de montrer le Christ et de le porter à la connaissance de tous…
Et dans ces rues bondées, l’âne permet bien, je crois, de repérer et de voir Jésus au milieu de la foule…
Je sais que l’âne a souvent mauvaise réputation, même si dans le livre des Nombres, il y est question, avec Balaam, d’un âne plus clairvoyant que le prophète qu’il transporte.
Mais, malgré l’histoire de Balaam, que vous pourrez retrouver au chapitre 22 du livre des Nombres, on aime bien dire que l’âne a mauvais caractère, qu’il regarde en arrière quand il devrait aller de l’avant ou qu’il se cabre et crie quand on veut, d’autorité, lui faire faire quelque chose qu’il ne voudrait pas faire.
On dit, aussi, que l’âne est très individualiste et n’aime pas trop la compagnie des autres ânes, bref qu’il n’est pas toujours très collectif…
Ce qui fait dire à quelques spécialistes du comportement animal que l’âne était peut-être le plus protestant, parmi les animaux de l’arche de Noé… mais c’est une autre histoire.
Pourtant, malgré sa mauvaise réputation, c’est l’âne que Jésus a choisi pour entrer dans Jérusalem ; cet âne, très modeste qui n’avait rien à donner…
Alors qu’autour de lui, tous s’efforçaient de faire quelque chose pour Jésus : Les uns disposaient des vêtements sur la route, d’autres coupaient des branches d’arbre pour en joncher le chemin ; d’autres encore, ont acclamé et chanté.
Mais le pauvre âne ne pouvait rien donner de comparable. Il n’avait pas de vêtements ; les branches, il les mangeait pour prendre des forces afin de mieux porter le roi des rois ; quant aux acclamations et aux chants, inutile d’y penser, l’âne a toujours la voix éraillée.
Mais, dans ce cortège singulier l’âne garde néanmoins, une place tout à fait centrale. En effet, ce jour-là, il a tout apporté :
Son corps, ses 4 pattes, son obéissance, sa disponibilité.
Il a marché au service du Christ !
Ce jour-là, il a donné l’essentiel : il s’est mis à la disposition de Jésus, pour l’écouter et avancer…
Et si c’était ça, finalement, être chrétien ?
- Avoir de grandes oreilles pour être à l’écoute du Christ…
- Avoir le dos solide pour oser le porter à la connaissance du monde
- et avancer dans la confiance de celui qui veut s’appuyer sur nous, pour préparer son règne…
Décidément, il y a bien des ressemblances entre cet « âne volontaire » et le chrétien qui a, lui aussi, mission de porter le Christ à la connaissance du monde.
Bien des ressemblances aussi, entre cet âne et l’Église, dont la mission première et d’amener le Christ au cœur du monde…
D’ailleurs que serait devenu cet âne si Jésus ne l’avait pas réquisitionné… Y avez-vous déjà pensé ?
Que serait-il devenu ?
Il serait certainement resté attaché dans son champ et soumis à la loi : à la dure loi des coups de bâton dispensé par un maître qui n’était pas forcément de la SPA…
Mais avec Jésus, l’âne s’est mis en chemin. Il a trouvé, sa voie et sa liberté…
Sans Jésus, il était très certainement porté à braire à temps et à contre temps, mais avec Jésus il est porté par les « hosanna » de la foule et avance vers son but…
Et ce but c’est Jérusalem, la ville de la paix
Et pour filer la métaphore un peu plus loin, je pense que nous sommes, à notre tour, à la suite de l’âne, invité à travailler aujourd’hui et toujours pour la paix ; comme chrétiens et en tant qu’Église…
L’âne, symbole de la paix, à côté du cheval guerrier, a vraiment de quoi nous inspirer !
À commencer par nous soucier au moins dans la prière des affrontements qui abîment le monde…
L’âne, symbole de la paix, si l’on pense aussi à tous les petits conflits qui divisent les familles et les Églises aussi…
Et quand on devient violent, c’est certainement qu’on oublie la vocation du petit ânon pacifique…
Il y a là, un vaste champ de réflexion pour tous ceux qui se réclament du Christ, Prince de la paix et pour tous ceux qui veulent porter haut son message.
Et si, il y a bien longtemps, c’est l’âne qui a porté le Prince de la Paix à la foule, pourquoi aujourd’hui ne serait-ce pas à moi et à vous de porter la paix dans le monde, là où nous vivons…
Travailler toujours à réconcilier ; à guérir les blessures ; à apaiser les conflits…
L’âne ne s’est pas dit : « Oh là là, porter le Christ dans Jérusalem, ça va me créer que des ennuis. » Non il ne s’est pas cabré pour refuser la mission, mais il y est allé…confiant…
Il a répondu « j’y vais » à la mission qui lui était confiée !
Si l’on regarde aujourd’hui encore les divisions et les rivalités au sein des Églises, on peut se dire que les ânes d’aujourd’hui, que sont les chrétiens et les Églises, ne vivent, hélas, pas toujours pacifiés.
Mais, si nous portons le Christ, au moins dans notre cœur, comme ce petit âne qui l’a porté sur son dos, nous devrions être tous porteurs de paix et de réconciliation, au sein même de nos Églises encore divisées…
Vaste programme que de soutenir, de porter et d’obéir au Prince de la Paix, mais il y a, en tout cas, de quoi faire…
Mais poursuivons la lecture de notre récit jusqu’à ce que Jésus, le Prince de la paix, entre dans la ville…
Il est précisé que ceux qui suivaient et ceux qui précédaient Jésus criaient et probablement chantaient : « Hosanna fils de David, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur… »
Le texte ne nous dit pas si l’âne a, lui aussi, participé à la louange et à la liesse populaire.
Mais, finalement, peut-être que oui ; car quand Jésus vient, mieux vaut chanter de bon cœur, même faux, plutôt que de rester dans son coin…
Certains exégètes ont d’ailleurs vu dans ce cortège qui crie et qui chante, la préfiguration du culte chrétien :
En effet, qu’est-ce que le culte, aujourd’hui, sinon Jésus qui vient parmi nous et une assemblée qui l’acclame par ses chants.
Et puis : « Béni soit celui qui vient », c’est aussi une forme de reprise du chant des anges la nuit de Noël : « Gloire à Dieu dans les cieux très haut. »
Luther dans sa grande sagesse disait, que la musique chasse le diable, et nous savons tous, combien les diables sont nombreux partout où la paix n’arrive pas à trouver sa place…
Alors, à nous d’ouvrir nos grandes oreilles pour entendre les appels du Prince de la paix… sans oublier de nous unir aux chants de la foule pour proclamer : « Béni soit celui qui vient… »
Bien sûr, le petit animal pacifique nous parle d’un monde qu’il faut encore construire, et d’un roi différent où les marques de son pouvoir sont l’humilité, la douceur, la fragilité et le respect pour chacun…
Oui, un autre monde est possible et chacun de nous peut y coopérer, en portant le Christ pour qu’il vienne parmi nous. Amen
Prière d’intercession
Seigneur notre Dieu,
Loué sois-tu d’avoir ouvert nos cœurs à ta connaissance.
C’est toi qui abaisses l’insolence des orgueilleux,
Qui déroutes les calculs des peuples,
toi qui exaltes les humbles et qui humilies les grands,
toi qui enrichis et qui appauvris,
qui toi qui fais mourir et fais vivre.
Nous t’en prions, ô Maitre,
Sois notre secours et notre soutien.
Nous voulons aussi, te prier pour
tous ceux qui vivent avec difficulté ce temps d’éclatement,
de séparation et de confinement.
Nous voulons te prier pour ceux qui sont malades et dans l’angoisse.
Nous pouvons te nommer nos proches… et te demander de les accompagner.
Nous te confions le corps médical, le personnel soignant et tous ceux qui sont engagés dans les nombreux services qui luttent pour que nos malades soient secourus et accompagnés.
Nous te prions pour notre monde qui traverse cette période douloureuse de deuil et d’incertitudes.
Enfin, nous voulons aussi nous réjouir pour toutes les belles marques de solidarité et d’entraide qui se manifestent dans notre monde et dans ce temps.
Dans les turbulences que nous traversons, préserve-nous de toute suffisance et donne-nous de témoigner avec largesse de l’espérance qui est en nous.
Dans la confiance, dans l’espérance et en communion avec tous ceux qui te prient en ce jour, nous te disons chacun : Notre Père qui es aux cieux…
Paroles de Bénédiction
Dans la confiance, dans la patience et dans l’espérance,
Recevons la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ,
l’amour de Dieu le Père
et la communion du Saint-Esprit.
Et demeurons dans la Paix. Amen
Bon dimanche !
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